Benjamin Netanyahou interviewé sur CNews par Laurence Ferrari.

Netanyahou « extrêmement déçu » par Macron

Dans un entretien le 23 octobre, le premier ministre israélien s’est attaqué au président français, fustigeant le changement de position de l’Elysée face à la guerre à Gaza. Netanyahou est convaincu de mener une guerre commune, de « la civilisation» contre « la barbarie », alors que la région entière menace de s’enfoncer toujours plus dans le conflit.

« Il nous a soutenu au début de la guerre, mais petit à petit j’ai vu qu’il changeait de position, contre nos intérêts communs, les intérêts des sociétés libres » : Benjamin Netanyahou a taclé Emmanuel Macron ce 23 octobre, dans un entretien sur CNews.

« J’ai été extrêmement déçu » par le président français, a-t-il résumé. «Pourquoi est-ce qu’on nous met un embargo alors que nous menons une guerre juste ? Nous attendons qu’il nous soutienne de la même manière que l’Iran soutient ses supplétifs», a-t-il martelé.

Netanyahou veut convaincre les Français que sa lutte est la leur

La position de l’Elysée a en effet lentement évolué depuis le 7 octobre 2023. Le 5 octobre dernier, Macron a plaidé pour cesser la livraison d’armes à Israël, précisant que la France n’en livrait pas. « Si on appelle à un cessez-le-feu, la cohérence, c’est de ne pas fournir les armes de la guerre », a également estimé le dirigeant français. Un tacle visant cette fois à demi-mots Washington, les Etats-Unis n’ayant jamais cessé de livrer des armées à l’Etat hébreu, tout en pilotant des négociations pour une trêve. Des propos qualifiés dans la foulée de « honte » par Benyamin Netanyahou, poussant l’Elysée à assurer que la France était « l’amie indéfectible d’Israël ».

« Nous combattons pour nous mais pour vous aussi. Ce n’est pas seulement du terrorisme, on est de retour au Moyen-Âge », a encore affirmé le chef de l’exécutif israélien sur CNews, s’adressant aux Français. « Ils ont tué un prêtre français, le père Hamel , Samuel Paty, ils ont commis le Bataclan… Ces gens vous tueraient tous s’ils le pouvaient », a-t-il ajouté. Et de poursuivre : « C’est une guerre de civilisation contre la barbarie. Notre victoire est votre victoire ».

L’escalade, jusqu’ou ?

Depuis l’attaque du Hamas le 7 octobre, qui a coûté la vie à plus de 1 200 personnes selon les données de la sécurité sociale israélienne, plus de 42 000 palestiniens sont morts dans la bande de Gaza, dont 14 000 enfants, selon les chiffres du ministère palestinien de la santé.

Les frappes israéliennes au Liban ont par ailleurs conduit à l’exode de plus d’1,2 million personnes au pays du cèdre. Israël revendique vouloir permettre le retour de ses citoyens dans les villes du nord du pays menacées par les tirs du Hezbollah.

Toute la région semble menacée, alors que la riposte de l’Etat hébreu contre l’Iran se fait attendre depuis l’attaque de missiles balistiques du 1er octobre dernier. Téhéran avait tiré en représailles aux assassinats des leaders du Hamas Ismaël Haniyeh et du Hezbollah Hassan Nasrallah, tués par Israël en juillet et septembre 2024.

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