Ukraine : Poutine ouvre la porte à un « compromis raisonnable »

Moscou se disait disposé à négocier, désormais Poutine évoque explicitement un « compromis ». À condition toutefois qu’il soit « raisonnable ». Le dirigeant russe a reproché à Kiev de s’être retiré de négociations par le passé.  

« Tout résultat devrait être favorable à la Russie, et je le dis directement », a déclaré Vladimir Poutine le 24 octobre en marge du sommet des BRICS à Kazan, alors qu’il était interrogé par Rossiya 1 sur la possibilité d’une fin des hostilités en Ukraine. Moscou néanmoins n’exclut pas de faire des compromis, à condition qu’ils soient « raisonnables ».

« Mais je ne veux pas entrer dans les détails maintenant, car il n’y a pas de négociations de fond et l’autre partie le refuse », a poursuivi le dirigeant russe. Poutine a alors révélé avoir reçu une proposition de la part de la Turquie de discuter d’un accord de paix. « Nous avons accepté [de discuter] et le lendemain, [le dirigeant ukrainien Vladimir Zelensky] a annoncé publiquement qu’il ne négocierait rien », a-t-il ajouté. Le message avait été relayé par Ibrahim Kalin, directeur du MIT, le service de renseignement turc.

« C’est un comportement irrationnel, difficile à prévoir »

« C’est un comportement irrationnel, difficile à prévoir. Aucun plan ne peut être fondé sur cette base. Il n’y a donc aucun sens à discuter de la question de savoir si nous parviendrons à un accord et de ce qu’il sera », a expliqué Poutine.

Ces commentaires interviennent de surcroît alors que Volodymyr Zelensky a présenté un « plan de la victoire » qui ne suscite guère l’enthousiasme de ses alliés. Parmi les points réclamés par le président ukrainien, une invitation à rejoindre l’OTAN et l’autorisation d’utiliser les missiles de longue portée occidentaux contre des cibles en Russie.

De son côté, le Kremlin dénonce des revendications qui ignorent les circonstances du terrain, alors que sur le front, la situation penche de plus en plus nettement en faveur des troupes russes. Moscou exige comme préalable à l’ouverture de négociations avec Kiev le retrait des troupes des régions de Donetsk, Lougansk, Kherson et Zaporojié, que la Russie revendique avoir rattaché à son territoire, la neutralisation du pays et la levée des sanctions occidentales à son encontre. Des exigences que Vladimir Poutine maintient depuis le début de la guerre en février 2022.

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