par Divergence Politique 
La chute de Bachar al-Assad bouleverse la géopolitique du Moyen-Orient. En quelques jours, le régime syrien a été balayé par l’offensive d’Hayat Tahrir al-Sham (HTS), un groupe islamiste radical affilié à Al-Qaïda, déterminé à instaurer un califat islamique. Désormais, HTS contrôle une grande partie du territoire syrien, transformant la région en un sanctuaire jihadiste. Pourtant, la chute d’Assad n’aurait jamais eu lieu sans le désengagement de la Russie, qui abandonne la Syrie pour réorienter ses priorités sur la guerre en Ukraine. Ce retrait russe ouvre un vide stratégique dans la région. La Turquie et Israël exploitent immédiatement la situation, avançant leurs pions avec des ambitions claires. Pour Ankara, sous la direction de Recep Tayyip Erdoğan, l’objectif est limpide : intensifier l’ingérence dans le nord de la Syrie et instaurer une zone tampon sous contrôle turc, mettant fin à tout projet d’autonomie kurde. Cette occupation méthodique transforme peu à peu la région en un territoire sous influence turque. De son côté, Israël ne relâche pas ses frappes sur les bases militaires et convois d’armes iraniens. Tel-Aviv, qui ne tolère aucune présence iranienne en Syrie, profite de l’effondrement du régime syrien pour poursuivre son objectif : neutraliser définitivement l’influence de Téhéran dans la région. La Syrie, désormais éclatée, devient un champ de bataille où les alliances traditionnelles explosent, redéfinissant brutalement les équilibres régionaux.
Pendant ce temps, l’Europe s’enlise dans ses propres crises. Jeudi dernier, Emmanuel Macron s’est rendu en Pologne pour rencontrer Donald Tusk et discuter d’un front commun face à la Russie. Pourtant, derrière ces discours d’unité, les fractures au sein de l’Union européenne ne cessent de s’élargir. La guerre en Ukraine monopolise les ressources européennes, tandis que les crises au Moyen-Orient laissent l’Europe sans stratégie claire. Mais un autre événement provoque une véritable onde de choc : l’accord de libre-échange Mercosur, signé par Ursula von der Leyen. Ce traité, qui ouvre les portes du marché européen aux produits agricoles sud-américains, est perçu comme un coup de poignard pour les agriculteurs européens. Ces produits, souvent non conformes aux normes environnementales et sanitaires européennes, créent une concurrence insoutenable. En France et en Pologne, des milliers d’exploitations agricoles risquent de disparaître, nourrissant un profond sentiment de trahison dans les campagnes. Cette colère alimente l’essor des populismes, fragilisant encore davantage un projet européen déjà affaibli. La chute d’Assad, le désengagement russe, les ambitions turques et israéliennes, la guerre en Ukraine, et l’accord Mercosur annoncent une reconfiguration brutale des équilibres mondiaux. Qui tirera les ficelles dans ce chaos global ?
Alexis Tarrade, Xavier Moreau, Fabrice Sorlin et Thomas Thomasovitch vous donnent les réponses à toutes vos questions, ce soir dans un nouvel épisode de Divergence sur Géopolitique Profonde !